Sanctuaire oraculaire dédié à Zeus / Ζευς / Δίας (μυθολογία) - Dodone / Dodóni / Dodona / Δωδώνη

Sanctuaire oraculaire dédié à Zeus / Ζευς / Δίας (μυθολογία) - Dodone / Dodóni / Dodona / Δωδώνη - Épire / Ípiros / Ήπειρος - Grèce / Elládha / Ελλάδα - Carnets de route - Photographie - 03a Sanctuaire oraculaire dédié à Zeus / Ζευς / Δίας (μυθολογία) - Dodone / Dodóni / Dodona / Δωδώνη - Épire / Ípiros / Ήπειρος - Grèce / Elládha / Ελλάδα - Carnets de route - Photographie - 03b
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Dodone / Dodóni / Dodona / Δωδώνη

L'antique Dodone (630 m), en contrebas du massif du Tomaros (1972 m), est né d'un sanctuaire consacré dans un premier temps à Dioné / Διώνη, déesse de l'Abondance et de la Fertilité des anciens Épirotes (3ème millénaire), puis à Zeus, à l'arrivée des Grecs.

Dès le 2ème millénaire av. J.-C., un oracle réputé que l'on consultait encore au 4ème siècle av. J.-C. y exerçait. Cet oracle se manifestait entre autres par le bruissement du vent dans les feuillages d'un chêne sacré, message qu'interprétaient des prêtres, les Selles (voir Oracle), habitués à coucher à même la terre et à marcher nu-pieds. Il se faisait encore entendre par le vol des colombes, le sort des dés, ou le son d'un chaudron sacré. Sans être aussi important que celui de Delphes, l'oracle de Dodone comptait parmi les premiers de la Grèce. Crésus s'y rendit, Alexandre le Grand fit de nombreux dons au sanctuaire, et on trouve des références à l'oracle dans l'Odyssée : Ulysse consulte l'oracle de Dodonne pour trouver le chemin d'Ithaque.

Ruiné par les Barbares au 6ème siècle ap. J.-C., le site a été mis au jour à partir de 1873 par des archéologues grecs.

Ruines

Dodone était dominé par une acropole dont subsiste une partie de l'enceinte. Partant de l'entrée, on distingue d'abord l'emplacement du stade (fin du 3ème siècle av. J.-C.) marqué par des restes de gradins.

À gauche, le théatre est l'un des plus vastes (130 m de large, 22 m de haut) et des mieux conservés de la Grèce antique. Construit à l'époque hellénistique, sous le règne de Philippe V de Macédoine, il fut transformé en arène à l'époque romaine pour servir aux combats de gladiateurs et d'animaux : la piste fut alors séparée du public par un mur encore en place, ainsi que par le canal d'évacuation des eaux lors des naumachies.

Au-delà du théatre apparaissent les fondations du bouleutérion (salle du conseil de la cité) et d'un petit temple à Aphrodite. Viennent ensuite les restes du sanctuaire de Zeus Naios, où siégeait l'oracle. Il comprenait l'enceinte de l'oracle de Zeus enfermant le chêne sacré, puis des lieux de culte à Zeus, Dioné et Héraklès.

Enfin, les vestiges d'une basilique à trois absides, du 6ème siècle ap. J.-C., rappellent qu'à l'époque byzantine, Dodone fut le siège d'un évêché.

Oracle

Plus ou moins consciemment, les hommes voient dans tel ou tel événement inattendu un signe capable d'orienter leur conduite ; ils ont souvent chargé des exégètes¹ d'interpréter certains phénomènes - foudre, éclipses, crues de rivières, naissances anormales, rêves - : interprétations parfois codifiées, avec la méthode à suivre pour écarter le présage s'il est mauvais. Les Romains ont adopté l'haruspicina² étrusque. L'observation de la structure et du comportement de certains animaux est déjà une question adressée aux dieux : l'oraculum est leur "parole", leur réponse. Le consultant la reçoit par la bouche d'un devin, qui peut être un simple interprète ou un prophète inspiré. Dans l'épopée et la tragédie grecques coexistent interprétation de signes et prophétisme, celui-ci n'ayant du reste un aspect délirant que chez Cassandre. Plusieurs formes de divination ont été pratiquées dans l'Antiquité chez de nombreux peuples, notamment en Mésopotamie, d'où l'astrologie finit par se répandre sur tout le monde méditerranéen. Le monde classique seul nous révèle des centres oraculaires, parmi lesquels Delphes eut un prestige exceptionnel.

À Dodone, le plus vénérable des sanctuaires de Zeus, les Selles, exégètes légendaires, semblent avoir pratiqué l'incubation³ au bénéfice du consultant.

¹Exégèse : science qui consiste à établir, selon les normes de la critique scientifique, le sens d'un texte ou d'une œuvre littéraire ; interprétation (notamment sur les bases philologiques) d'un texte.

²Haruspice ou Aruspice : chez les Romains, devin qui interprétait la volonté des dieux, notamment par l'examen des entrailles des victimes.

³Incubation : lorsqu'une seule méthode a cours dans les lieux oraculaires, c'est l'incubation.

>>> Commentaires issus du Guide vert et de l'Encyclopædia Universalis