Unité d'habitation de Le Corbusier / Corbusierhaus - Berlin

Unité d'habitation de Le Corbusier / Corbusierhaus - Berlin - Brandebourg / Brandenburg - Allemagne / Deutschland - Sites - Photographie - 00
  • Unité d'habitation de Le Corbusier / Corbusierhaus - 00
  • Façade / Fassade, Unité d'habitation de Le Corbusier / Corbusierhaus - 01
  • Façade / Fassade, Unité d'habitation de Le Corbusier / Corbusierhaus - 02
  • Façade / Fassade, Unité d'habitation de Le Corbusier / Corbusierhaus - 03
  • Pignon et Modulor / Giebel und Modulor, Unité d'habitation de Le Corbusier / Corbusierhaus - 04
  • Modulors, Unité d'habitation de Le Corbusier / Corbusierhaus - 05
  • Hall d'entrée / Eingangshalle, Unité d'habitation de Le Corbusier / Corbusierhaus - 06
  • Tableau des résidents / Tabelle der Einwohner, Unité d'habitation de Le Corbusier / Corbusierhaus - 07
  • Couloir d'habitation / Wohnungsgang, Unité d'habitation de Le Corbusier / Corbusierhaus - 08
  • Portes / Türen, Unité d'habitation de Le Corbusier / Corbusierhaus - 09
  • Portes / Türen, Unité d'habitation de Le Corbusier / Corbusierhaus - 10
  • Portes / Türen, Unité d'habitation de Le Corbusier / Corbusierhaus - 11
  • Portes / Türen, Unité d'habitation de Le Corbusier / Corbusierhaus - 12
  • Cage d'escalier / Treppenhaus, Unité d'habitation de Le Corbusier / Corbusierhaus - 13
  • Cage d'escalier / Treppenhaus, Unité d'habitation de Le Corbusier / Corbusierhaus - 14
  • Cage d'escalier / Treppenhaus, Unité d'habitation de Le Corbusier / Corbusierhaus - 15
  • Hublots / Bullaugen, Unité d'habitation de Le Corbusier / Corbusierhaus - 16
  • Vue sur l'Olympiastadion Berlin / Stade olympique, Unité d'habitation de Le Corbusier / Corbusierhaus - 17
  • Horloge et téléphone / Wanduhr und Telefonapparat, Unité d'habitation de Le Corbusier / Corbusierhaus - 18

L'Unité d'habitation de Berlin appelée aussi Corbusierhaus devait être construite suivant les plans de l'architecte naturalisé français Le Corbusier, en 1957 dans le quartier de Westend (Charlottenburg-Wilmersdorf) à Berlin. Mais la construction par un architecte allemand ne respecta pas les plans prévus et le bâtiment fut renié par Le Corbusier.

L'oubli français de l'œuvre et sa banalisation au contraire du côté allemand occultent en effet la lutte acharnée que se livrèrent les autorités allemandes et Le Corbusier. À la différence de Marseille ou de Nantes, le combat perdu par l'architecte eût pour conséquence une dénaturation du projet et de ses idées, dénaturation dont certains aspects interdisent à l'immeuble de Charlottenbourg le titre d'Unité d'habitation de grandeur conforme de Le Corbusier.

Les déformations du projet français portent sur deux aspects : la définition de l'espace et de la vie en communauté propres à Le Corbusier d'une part, et sa vision esthétique d'autre part.

La Corbusierhaus fut légitimement classée monument historique en 1993.

Le projet

En 1957 est prévu une grande exposition d'architecture moderne appelée Interbau prévue à la fois comme moyen de reconstruire le quartier Hansaviertel mais aussi comme vitrine pour la ville de Berlin-Ouest. Le sénateur Schwedler à l'origine du projet fait appel à des architectes célèbres comme Walter Gropius, Alvar Aalto, Max Taut, Hans Scharoun, Oscar Niemeyer, Pierre Vago et Le Corbusier. Celui-ci propose alors le projet le plus ambitieux sous la forme d'une unité d'habitation sur le modèle de celles déjà réalisées à Marseille et Rezé.

Ce projet est tellement grand qu'il doit être déplacé à l'extérieur du quartier prévu ; il sera construit à proximité de l'Olympiastadion au Nord-Ouest de la ville. Le projet prévoit 530 logements de grande taille, suivant les normes du Modulor, profitant d'une double orientation. Une rue commerciale est intégrée au 7ème étage et des équipements sont prévus sur le toit. Le parking est prévu en souterrain.

La construction : une altération du projet corbuséen

Le projet rencontre une opposition de la part de la population locale et de la municipalité de Berlin. L'exécution du projet n'est pas confié au cabinet du Corbusier mais à un architecte allemand qui va effectuer plusieurs modification aux plans de l'architecte franco-suisse. 557 logements sont finalement construits : 212 une pièce, 253 deux pièces, 88 trois pièces, 4 quatre pièces et 1 cinq pièces.

Les logements pour célibataires sont privilégiés alors que Le Corbusier veut faire des unités d'habitation des "paradis pour les familles". La rue commerciale est abandonnée pour un simple bureau de poste au rez-de-chaussée. Aucun des aménagements prévus sur le toit n'est réalisé. Par contre une auberge de jeunesse est aménagée. Le parking est simplement installé entre les pilotis. Les célèbres brise-soleil sur la façade des autres unités d'habitation ne sont pas présents et la forme prévue des fenêtres ne se retrouve qu'à partir du 7ème étage. Même le béton brut prévu est recouvert de peinture.

Face à ces modifications, Le Corbusier reniera la paternité du bâtiment.

La construction commence le 10 janvier 1957 et s'achève le 6 décembre de la même année. Les logements sont mis en location en 1958. L'ensemble mesure 157 mètres de long pour 23 mètres de large et 53 mètres de haut.

Réception du bâtiment et son évolution

Le bâtiment rencontre un grand succès parmi les visiteurs de l'exposition Interbau 57. C'est le plus grand et le mieux équipé de l'exposition. En 1979, le bâtiment est transformé en co-propriété, comme à Marseille. Celle-ci entraine un changement sociologique des habitants et ceux-ci engagent en 1986 une réhabilitation totale du bâtiment respectant les precepts corbuséens.

Le consensus actuel autour de la cité radieuse de Berlin, en particulier en Allemagne, reflète mal une relation qui fût toujours difficile entre Berlin et Le Corbusier. Après "l'affaire Corbusierhaus", l'architecte franco-suisse connaîtra un second échec dans la future capitale allemande. En effet, en 1958, les mêmes autorités berlinoises lui proposent de participer au concours de la reconstruction du centre de la ville entre 1958 et 1961. Représenté par l'intermédiaire encore une fois de Wogenscky, le projet de l'atelier 35 rue de Sèvres décrit par Le Corbusier lui même dans l'Oeuvre complète en 1965, échoue face à un jury dans lequel Gropius, malade est remplacé par Vago.

Le bâtiment fut classé au Denkmalschultz en 1993.

Unité d'habitation

L’unité d'habitation est le nom donné à un principe moderne de bâtiments d’habitation développé par Le Corbusier (en collaboration avec le peintre et architecte Nadir Afonso) qui a servi de modèle à plusieurs cités désignées par ce nom à travers l’Europe.

La première et la plus célèbre de ces unités est celle de Marseille construite entre 1947 et 1952, connue aussi sous le nom de Cité radieuse. Cette unité, sans doute la plus connue, est devenue une icône architecturale, et on la considère souvent comme le bâtiment qui a inspiré par la suite le [style et la pensée brutaliste].

Autres bâtiments et influence

L'unité d'habitation de Le Corbusier est présente dans seulement cinq bâtiments avec le même nom et une presque parfaite similitude dans les plans. Les unités furent construites à Marseille en 1952, Nantes-Rezé en 1955, Berlin en 1957, Briey en 1963 et Firminy en 1965.

Les unités furent construites en béton brut parce que la construction métallique, retenue à l'origine, s'avéra trop onéreuse en cette période de pénurie d'après-guerre. Ce matériau de remplacement influencera l'[architecture brutaliste] et les unités inspirèrent de nombreux complexes immobiliers.

Notes

Brutalisme : style architectural issu du modernisme qui connaît une grande popularité entre les années 1950 et 1970. Les premiers exemples d'architecture brutaliste sont inspirés des travaux de l'architecte franco-suisse Le Corbusier, notamment de sa Cité radieuse (1952) et du bâtiment ministériel de Chandigarh, en Inde (1953).

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